2018-11-08

G_en arrivant à la Guillotière


Le faubourg de la Guillotière est situé sur la rive gauche du Rhône. En arrivant du Dauphiné, l’entrée de Lyon offre une belle perspective sur le « pont du Rosne », en face de l’Hôtel-Dieu.



Sur cette carte du Dauphiné en 1790, on voit La Guillotière, c’était un village, au départ de la route qui mène en Italie, où s’installaient les gens venant des Alpes. 


Dans quelle circonstance l’un de nos ancêtres a-t-il fait étape plusieurs années à la Guillotière ?

Noël Falcouz (sosa 368) avait deux fils. L’aîné Étienne est resté cultiver les terres, il a hérité des propriétés à Paquier, dans leur village du Vercors. Le cadet, François Noël Falcouz (sosa 184) est cité comme "marchand chapelier résidant à La Guillotière" dans le contrat de mariage de son frère Étienne, en 1792.

J’ai trouvé, aux Archives de l’Isère, un document datant de 1791 qui m’a intéressée. Noël Falcouz a signé comme témoin, dans une procuration liée à un contrat, cela concerne un maître chapelier et un apprenti, demeurant à la Guillotière. On apprend que Noël Falcouz est maire de Pâquier. Différentes personnes de son village portent les noms de ses cousins. Je n’ai pas beaucoup étoffé cet arbre, mais on comprend le lien avec les chapeliers de la Guillotière qui tiennent boutique à Grenoble.  Un réseau social établi en ville, voilà qui aurait pu lui donner l’idée de mettre son fils en apprentissage de ce métier.

La fabrication de chapeaux est la deuxième industrie lyonnaise au XVIIIe siècle. Les apprentis chapeliers sont instruits, leurs parents sont aisés, dans le contrat ci-dessus le prix de l’apprentissage est de 500 livres. « C’est que, pour l’apprenti, il n’est pas question d’apprendre le métier de fabricant de chapeaux, mais bien celui de marchand chapelier. » explique M.Garden[1].

Le 29 pluviôse de l’an 3, François Noël se marie avec Marie Julie Germain (sosa 185)Le mariage de Constance Germain est célébré le même jour à Saint-Didier-sur-Chalaronne, les deux sœurs sont originaires du département de l’Ain. À cette époque, la Guillotière n’est pas encore rattachée à Lyon.
Le maître-chapelier ouvre un atelier et une boutique. 
Son fils, Antoine (sosa 92), exerce le même métier que lui. Il va épouser en 1820 Joséphine Pérouse (sosa 93), fille d’un marchand fabriquant de chapeaux (voir J_Joseph). La famille habite alors Lyon, depuis une dizaine d’années; leur boutique se trouve au n°10 de la rue Belle Cordière ; ils ont traversé le Rhône, mais ne se sont guère éloignés de la Guillotière.

De nos jours, ce quartier très sympathique accueille les immigrés qui arrivent de l’Orient et de la Méditerranée. C'est presque un voyage dépaysant que de se promener Grande-Rue de la Guill’, les boutiques et les restaurants : indiens, chinois, turcs, maghrébins, africains … et la proximité de l’université favorisent à la mixité sociale.

Bibliographie
[1] Maurice Garden, Lyon et les Lyonnais au XVIII e siècle, Éditions Champ Flammarion, 1975
Dictionnaire historique de Lyon, P. Béghain, B. Benoit, G. Corneloup, B. Thevenon, Éditions Bachès, 2010


2 commentaires:

  1. tiens une histoire de chapeliers !!!! ily en a plein aussi dans le loirs !!!! :)

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  2. Mes filles adoreraient voir leurs chapeaux dont nous n'avons plus aucune idée (ou si peu).

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