2017-06-12

J_Joseph P.


Je ne sais pourquoi Joseph est allé à Marseille, pour cette raison il a été entraîné dans des péripéties, c'était l'époque de la Révolution.

Joseph Pérouse (sosa 186) habitait sur le quai Monsieur, en face du (Vieux-) Port de Marseille 
(où vivaient nombre de mes ancêtres d'une toute autre branche !)


Le port de Marseille, Balthasar Friedrich Leizelt, 1778

Né en 1766, dans une très ancienne famille connue au Péage de Roussillon, dans le Dauphiné, il était alors âgé d’un peu plus de vingt ans, mais il n’avait pas encore trente ans. 



Joseph exerçait le métier de marchand-fabriquant de chapeaux de paille d’Italie. Son commerce semblait prospère, le jeune chapelier était un habitué de la célèbre foire de Beaucaire où il vendait ses chapeaux et achetait les feutres et les tissus. Ses chapeaux de paille ne servaient pas seulement pour se protéger élégamment du soleil de Provence, ils étaient devenus un objet de mode et un marqueur social dont la dimension politique s’affirmait à Marseille.


En effet, la Révolution avait fait apparaître des cocardes sur les couvre-chefs.
Les royalistes arboraient la cocarde blanche, les antirévolutionnaires la cocarde noire, mais cela n'a pas duré longtemps car revendiquer cette position devint risqué.


Image satirique de Mirabeau
 http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb40252659n

Un député de la noblesse de Marseille écrivait « On désarme les polissons, on arrête ceux qui ont des effets volés, mais il faut avoir une cocarde verte au chapeau pour n'être pas insulté. » Cette cocarde verte de l’espoir révolutionnaire sera remplacée par la cocarde tricolore.

Joseph faisait partie du Comité de surveillance et de salut public de son quartier, il fut désigné lors de la Terreur pour siéger au Comité général le 13 mai 1793. Il s’agissait de chasser les terroristes et d’organiser l’insurrection.
Le 25 août au matin, les troupes de la Convention entrèrent dans Marseille vaincue, et les membres du Comité qu'on put saisir furent exécutés.
Joseph s’était évadé la veille, il se réfugia à Trieste et y demeura presque deux années. Bien sûr, il connaissait des fournisseurs de confiance qui lui vendaient de la belle paille d’Italie de qualité supérieure, ils ont su l’accueillir.
Il revint en France, le 1er juin 1795, en demandant sa radiation de la liste des émigrés. Mais, il avait tout perdu de son commerce.
Lors d'un voyage à Paris, il fut reconnu par un ancien terroriste et arrêté le 25 décembre 1795. Il se croyait en règle, pourtant une loi interdisait le séjour à Paris tant que les papiers n’étaient pas complètement ratifiés par le Directoire. 
«  j’ai resté 9 mois en prison …. » écrit-il, dans un document étonnant où il explique cette mésaventure.

En 1798, Joseph se maria avec Catherine Duboys, il installa alors son atelier de chapelier à Lyon.

Si vous voulez connaître la suite de la vie de Joseph, allez au rendez-vous ancestral avec Joseph P. en 1821 à Lyon. 
Source : Les Pérouse du XVe au XXe siècle, Gabriel Pérouse
 
 

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