2018-11-30

Z_de A à Z_ la cartographie des lieux

Pour ce dernier billet du #ChallengeAZ 2018,
je vous propose de situer tous les lieux de nos promenades à Lyon de A à Z.



J’ai utilisé Google My Maps pour créer cette carte.
Cette carte est stockée sur Google Drive. 
J'obtiens un lien que je peux intégrer dans le code HTML de mon blog. 



J’ai d'abord créé un tableau Excel, pour définir le nom des rues, le code postal et la ville (Lyon).
Il suffit ensuite de l’importer et les éléments géographiques sont automatiquement ajoutés. Le résultat est instantané, cependant il est utile de vérifier que les lieux sont bien référencés (il peut y avoir des erreurs…). Il est possible de déplacer les points, si on souhaite que la localisation soit meilleure lorsque le numéro de la rue n’a pas été indiqué.
La carte doit être partagée en mode public pour pouvoir être intégrée au site internet.
Autre possibilité : on peut la partager avec quelques amis sur Google Drive ou la garder en mode privé. On a aussi le choix de donner l’accès en mode lecture seule ou avec possibilité de modification.


Voilà cette page s'améliore peu à peu et j'essaye de toucher au code.

Je continue à explorer et je vous montrerai d'autres possibilités de cartographie. Pour ce dernier billet du #ChallengeAZ, cette solution m'a paru la plus simple.

Pour voir la liste avec les liens des 26 billets de A à Z, c'est sur cette page :
https://briqueloup.blogspot.com/p/blog-challenge.html



2018-11-29

Y_timeline du #ChallengeAZ


Voici une timeline des événements retracés dans ce #ChallengeAZ












Je l'ai créée avec TimeGraphics.

Je viens de corriger le lien précédent pour aller sur le site, certains d'entre vous m'ont dit qu'il ne fonctionnait pas. Il envoyait sur mon compte et vous ne pouviez le voir. Merci aux lecteurs attentifs qui me l'on signalé !
J'ai donc copié le lien fourni par TimeGraphics dans le code HTML de mon blog et voilà le résultat.

Et voilà, le temps est passé et cette timeline s'est quelque peu effacée sur le site TimeGraphics. Il ne me reste que l'image ci-dessus, mais plus d'interactivité. La version free, n'est pas perenne, quel dommage !




Il faut jouer des flèches du clavier et de la souris pour voir le graphique en détail, dézoomer et le déplacer sur l'axe du temps. Si on clique sur les lettres, le titre du billet apparaît. J'ai fait cela rapidement (pour publier à temps cet avant-dernier billet). Le résultat est hautement perfectible, j'en suis consciente.

Les billets sont pour la plupart datés avec précision lorsqu'un événement ponctuel m'attire sur le lieu visité. Si la période est plus longue, l'année est marquée d'un repère, j'aurais souhaité pouvoir donner un intervalle, mais le logiciel  pointe une seule date précise.

J'ai utilisé la version free qui est limitée. Avec la version premium, j'aurais pu illustrer en intégrant des photos, des cartes ...
Cela reste un résumé rapide pour présenter mon ChallengeAZ sur une ligne de temps.

Et vous, utilisez-vous les lignes de temps pour présenter vos recherches ? 

2018-11-28

X_ cimetière de la XRousse

Je sais que comme moi vous aimez vous promener dans les cimetières, je vais vous raconter les découvertes que j’ai faites, il y a quatre ans, dans celui de la Croix-Rousse.
Le 11/11/2014, nous avons décidé de visiter cette nécropole dont je n’avais jamais franchi le portail, malgré mon envie de retrouver nos ancêtres.
La tombe se trouve dans le cimetière ancien. La concession perpétuelle du caveau a été délivrée le 13 avril 1850. Jean Mital (sosa 90) était décédé le 5 décembre 1849.
Julie Catherine, son épouse (sosa 91) a fait l’acquisition d’un espace de terrain sur lequel elle fit effectuer des travaux.

Sur cet emplacement, l’ornementation funéraire est typique du XIXe siècle.

Une belle croix en granit se dresse sur la stèle rectangulaire. Elle surmonte une couronne mortuaire posée sur un ruban élégant, des feuilles d’acanthe recouvrent les angles de la pierre.

Au sol, une étonnante jardinière est posée sur la dalle funéraire.


Les noms de la famille Mital sont gravés sur une plaque de marbre fixée par des clous sur la stèle.
Les premiers inscrits sont Jean en 1849 et Catherine Julie en 1854.
Il n’y a aucune trace de leurs cinq enfants morts en bas âge.
Jérôme et sa famille reposent ici.  
Les deux sœurs religieuses : Élisa, sœur de la Charité et Victoire Julie, visitandine, doivent être enterrées avec leur congrégation.
Thérèse (sosa 45) fut inhumée au cimetière de Loyasse, avec ses fils et leur belle-famille, mais Casimir (sosa 44) se trouve ailleurs avec sa seconde épouse.


Cette petite plaque en marbre a été scellée au bas de la stèle. Elle apparaît illisible au premier abord.
A qui rend-elle hommage ?
On devine qu’il est Mort pour la France en 1914.
Paul est le fils de Jérôme.
Je me suis empressée de le chercher sur le site Mémoire des hommes, pour l’indexer #1J1P .


J’ai ensuite surfé sur internet avec les patronymes et j’ai trouvé un site génial réalisé par un parent de cette famille.
Quelle surprise de découvrir des photos de Casimir avec tous ses enfants !
Cela m’a permis de mettre des noms sur plusieurs albums de photos anonymes conservés dans les archives familiales. 


D’autre billets du #ChallengeAZ en lien avec ces personnes :

2018-11-27

W_Where d’où viennent-ils ?


Ils ont quitté leur province. Ils se sont installés pour travailler en ville. 
Ils/ elles ont épousé un.e habitant.e de Lyon.  
Ils sont devenus Lyonnais.  
Et leurs descendants ont oublié d’où ils venaient...


Tout au long du XIXe, d’où viennent-ils les conjoints des descendants de Joseph Pérouse ?
Nous sommes allés rue Saint-Joseph, lorsque Joseph préparait la noce de sa fille Joséphine.
J’avais fait une présentation qui m’a conduit à étudier les mariages à Lyon au XIXème siècle, c’était lors de la semaine de la généalogie, en lien avec le thème de l’exposition des Archives de Lyon.



En analysant nos arbres, nous avons pu confirmer ce qu’écrit Maurice Garden à propos de la démographie lyonnaise au XVIIIe, « plus de la moitié des nouveaux ménages lyonnais ont un de leurs membre au moins, souvent les deux, nés hors de Lyon. C’est par le mariage que le renouvellement de la population lyonnaise s’affirme le plus complet et le plus irréversible »[1]

Au XIXe, ce mouvement persiste comme on peut l’observer parmi les alliances des descendants de Joseph. La plupart des individus épouse un conjoint né hors Lyon, précisément dans la Région Rhône -Alpes-Auvergne.



Ce qui m’intéresse ici ce sont les possibilités des logiciels de cartographie.
Voici les trajets des migrations représentés avec Umap qui utilise un fond de carte OpenStreetMap.


Sur le site Géoportail avec un fond de carte iGN :


Il serait intéressant d'étudier un échantillon plus important et de préciser leur migration vers Lyon au fil des époques. Ce pourrait être le sujet d'autres articles. 


Sources :
[1] Maurice Garden, Lyon et les Lyonnais au XVIIIe siècle, Éditions Champ Flammarion, 1975
Gravures :
BML fonds Coste-295 _296

2018-11-26

V_Voyer de la Ville


Vous vous souvenez de la petite Marie se réjouissant, avec son oncle Thomas Blanchet*, de la naissance de Claude Bertaud, à l’Hôtel de Ville de Lyon, en 1681.
Sa mère, Louise Balley, est notre ancêtre (sosa 2851). Pourtant, depuis plusieurs siècles, les descendants de Marie Blanchet (sosa 1425) l'ont oubliée ainsi que la famille son demi-frère.

Le Grenier d'Abondance à Lyon

Quelle a été ma surprise de découvrir que plusieurs bâtiments demeuraient tout près de chez nous, et attendaient d’être mis en lumière, à la lueur de la généalogie. Nous sommes longtemps passés devant les façades des maisons qui témoignent du travail de Claude Bertaud, sans connaître ce personnage.

Le fils de Paul Bertaud a suivi la voie de son père, en lui succédant comme voyer de la Ville de Lyon, en 1708.
Un voyer gère les voies de la ville, c’est un architecte chargé de l’urbanisme.

Occupant cette fonction entre 1708 et 1748, le fils de Louise et de Paul a contribué à embellir notre cité. Il nous a laissé de superbes exemples de l’architecture du Grand Siècle à Lyon.

Le Grenier d'Abondance


En 1722, le Grenier d’Abondance est construit sur les plans de Claude Bertaud.
Ce bâtiment servait de réserve de blé. La ville de Lyon a connu des famines causant une mortalité importante entre 1693-1710. Il était nécessaire d’organiser l’approvisionnement de la cité. Les dimensions de cet édifice sont exceptionnelles, on avait prévu de stocker 3700 tonnes de grains, mais il ne sera jamais utilisé au maximum.1


S'élevant sur quatre niveaux, un bâtiment central en pierre de taille comporte cinq ouvertures en plein cintre. Il est flanqué de deux ailes symétriques où s’alignent dix fenêtres.
Les grains arrivaient de Bourgogne par la Saône. Ils étaient déchargés et transportés sur leur dos par les hommes qui grimpaient l’escalier monumental. Les marches ont été calculées pour faciliter la montée, des bancs de pierre permettaient le repos.


Sur le fronton triangulaire du pavillon central, le tympan sculpté est remarquable. Au dessous de la couronne royale, deux cornes d’abondances versent des épis de blé, des grappes de raisin, des melons.

L'Hôtel de Villeroy

Hôtel de Villeroy

En 1729, Claude Bertaud achète un terrain, sur lequel il fait construire son hôtel particulier.
escalier de l'Hôtel Villeroy

Sa famille va ensuite louer à l’intendant de Lyon, Neuville de Villeroy, pour en faire l’Hôtel du Gouvernement. Cette maison prestigieuse abrite actuellement le Musée des tissus, au n°34 rue de la Charité.

« On trouve à l’extrémité de la rue {de la Charité], au coin du Rempart, la maison que Mr Bertaud, voyer de la Ville a fait élever dans une heureuse situation ; les dedans en sont mieux décorés que le dehors et le vestibule et le salon sont deux pièces qui méritent d’être vues »2.

Les quais du Rhône

En 1737, Claude Bertaud dessine les plans du quai de Retz, sur la rive droite du Rhône. La cité devait paraître superbe pour les voyageurs arrivant du côté de la Guillotière.


Les armes de Claude Bertaud de Vaure portent d’azur au lion d’or à la fasce brochante de gueule chargée de trois étoiles d’or. Il reçoit ces jetons, offerts par le consulat, en honneur à sa fonction de voyer, ingénieur et intendant des fortifications de Lyonnais et Bresse.


Sources:

Dictionnaire historique de Lyon, article : Bertaud de la Vaure, par G. Corneloup, Éd. Bachès, 2010
Les Gouverneurs de Lyon, Éditions Lyonnaises d’Art et d’Histoire, 2011
1- Adrien Rambaud, La Chambre d'abondance de la ville de Lyon, Gallica : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1348074
2-André Clapasson, Description de la ville de Lyon,1741

* J'ai consacré une série d'une dizaine de billets autour de Thomas Blanchet.
Voici le dernier  : "Marie auprès de son vieil oncle" (ainsi que les liens pour lire toute la série)
https://briqueloup.blogspot.com/2019/07/marie-aupres-de-son-vieil-oncle.html

2018-11-24

U_ Une alliance inattendue, en passant le Pont Morand

En passant sur le Pont Morand,
allons tirer des liens pour tisser plusieurs histoires et une alliance inattendue.

Gallica http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb403112616

« Regardez en passant
Le joli pont Morand
Construit adroitement
Ce merveilleux ouvrage
Est fait sans assemblage
Pour durer deux cents ans »[1]



En passant sur le Pont Morand …
Il n’existe plus, ce pont de bois qui permettait de traverser le Rhône, lorsque Lyon s’est étendue sur la rive gauche du fleuve.


Construction du pont de bois sur le Rhône, BML, fds Coste  482

Forcément, le pont actuel est d’un autre style. J’aime marcher sur ce quai, en appréciant la vue sur le fleuve qui entre dans la ville.


J’ai lu l’histoire tragique d’Antoine Morand dans le livre d’Anne Verjus [2], cela m'a intéressée que l’historienne révise les clichés sur les rôles masculin et féminin dans le couple du XVIIIe.

Antoine Morand
Antoine a donc construit un pont, sa femme Antoinette l’aidait à gérer ses affaires. C’était un architecte apprécié pour ses projets d’urbanisme, même si ceux-ci ont suscité des hostilités de la part de personnes qui enviaient sa réussite.
Antoine Morand a été guillotiné le 24 01/1794, quelques jours après Gaspard Margaron (sosa 356). Je me demande si les deux hommes se connaissaient. (Et vous allez comprendre pourquoi en lisant la suite.)

Albine Morand
La mort de sa petite-fille m’a émue. Voici l'histoire d'Albine : soucieux de son bonheur, ses parents lui ont présenté des hommes, lesquels n’ont pas convenu à la demoiselle, jusqu’à ce qu’ils se rendent compte que le meilleur des maris pourrait être Honoré Beuf de Curis, leur voisin à la campagne. Albine est morte après deux ans de mariage, elle avait vingt ans.
Voici une autre histoire qui va se relier à la première …

En passant au cimetière de Loyasse


J’ai souvent fait un détour, lors de visites au cimetière de Loyasse, pour voir la tombe de la famille Margaron. Cette branche aînée ne m’étant pas proche, je n’ai pas voulu me perdre dans les recherches de toutes les personnes mentionnées sur la plaque. Et pourtant, Henriette est au centre de cette famille puisque ses parents, ceux de son mari et leurs descendants, reposent ici.

En 1848, nous voici donc au mariage d’Henriette Margaron, arrière-petite fille de Gaspard. Elle épouse Antoine « Mammes » Ponchon de Saint-André. Le second prénom apparaît original, le premier est celui de son arrière-grand-père, Antoine Morand.

Parmi les témoins qui signent sur l’acte, quelle surprise de reconnaître Honoré Beuf de Curis qui est l’oncle du jeune époux.

Ainsi sont alliées les familles Margaron et Morand qui étaient à la noce le 23 août 1848. Les deux bisaïeuls, Gaspard et Antoine qui partagent l'affreux destin de guillotiné, auraient été heureux de marier leurs arrière-petits-enfants.





[1] Dictionnaire historique de Lyon, page 865, article Morand Jean Antoine

[2] Verjus (Anne) et Zara Davidson (Denise) Le Roman conjugal. Chroniques de la vie familiale à l’époque de la Révolution et de l’Empire, (Champ Vallon, 2011) (342 p.)

Exposition aux Archives de Lyon : En toutes lettres... et aussi sur le site de l'ENS  Le roman des Morand

2018-11-23

T_ coup de foudre au Théâtre des Célestins


Il était une fois, un médecin qui effectuait des gardes lors des représentations au Théâtre des Célestins. Il sortit sur le balcon et laissa son regard en ballade sur l’immeuble voisin.


Au premier étage du n°10, place des Célestins, vivait une jeune fille qui prit l’habitude de se tenir à la fenêtre, les nuits où le théâtre s’illuminait.

Jalousies lyonnaises au n°10 place des Célestins

Là, c’est moi qui prête cette intention à Jeanne, peut être les premiers soirs, demeura-t-elle plus discrète à demi cachée par la jalousie.


Cette rencontre romantique m’a été confiée par sa famille. Alors j’essaye de reconstituer le coup de foudre. J’espère que les descendants me pardonneront de raconter cette belle romance.

Réouverture  du Théâtre Célestins 1881 après l'incendie de 1880 AML 1ph_604

Jean se porta volontaire pour les soirées suivantes. Jeanne se montra au  balcon, de moins en moins farouche.
Et il a bien fallu qu’un jour le médecin ose sonner à la porte de l’immeuble pour rencontrer la famille. Des renseignements furent pris des deux côtés, les parties pouvaient s’accorder. Jeanne était ravissante, douée pour le dessin. Jean était intelligent et promis à une belle carrière. Il enseignait la physiologie à la Faculté de Lyon. Il demanda la jeune fille en mariage.


Il n’y avait pas encore de médecin dans la famille, Jean fut le premier. Le second, c’est Fabien qui épousa Thérèse (sosa 11), la nièce de Jeanne. Les parents des deux médecins vivaient dans le  même village bourguignon. À l’époque des unions arrangées, ce ne doit pas être un hasard.
Je dois reconnaître que cette légende familiale tient du conte. Le 10 avril 1886, Jeanne avait vingt-quatre ans, elle a épousé Jean Pierre Morat qui allait fêter ses quarante ans. Ils vécurent heureux et ils eurent quatre filles et un garçon.



2018-11-22

S _ quai du Sel

Quai du puits de sel, vers 1850 _ AML 118ph13_22

Le quai du Puits-de-Sel se situe sur le port Saint-Paul entre la rue de l’Épine, où commence le quai de la Peyrollerie, et le quai de Bourgneuf, c'est actuellement le quai Pierre Scize. La rue de l’Épine a changé de nom pour prendre celui de l’église Saint-Paul.


La Saône transportait les bateaux chargés de sel, tirés par les chevaux sur les chemins de halage, ils remontaient depuis les salines du midi. Ce sel précieux était déchargé au Puits-de-Sel, puis stocké dans le Grenier à sel. Il faisait l’objet d’un contrôle rigoureux. Ainsi que je vous le raconte dans la série « Les mulets du sel »


L’année de la Révolution, le 21 mai 1789, le sieur Antoine Goutelle ou Gontelle (il m’est impossible de décider, car on rencontre les deux versions de son patronyme) marie sa fille Catherine (sosa 177).
La cérémonie est célébrée dans l'église Saint-Paul.


Antoine est alors maître-teinturier de draps.
Selon le recensement de 1796, sa famille habite au n° 78 rue de l’Épine.
Dans ce quartier, les maisons contenaient des métiers à tisser; en 1825, on comptait  216 ateliers pour la fabrication des étoffes de soie.

Lyon 1550 _Gallica ark:/12148/btv1b53102528g

Antoine est mon plus proche voisin, comme Élisa qui, cinquante ans plus tard, habitait avec les sœurs tout près de là.

Je me demande toujours laquelle est exactement leur maison. Cette petite épine me laisse un certain goût de sel qui pimente le trajet lorsque passe ici en  rentrant chez moi.


La rédaction de ce billet du #ChallengeAZ m’a donné l’occasion de situer précisément où demeurait notre très vieux voisin.

En 1817, Antoine est débitant de tabac, son acte de décès nous dit qu’il est âgé de 80 ans, il habite quai Puits du Sel n°85.

De nos jours, les immeubles affichent exclusivement des numéros impairs. Où sont passés les numéros pairs ?
On a oublié qu'autrefois la rue était bordée par deux rangées de maisons. C’est entre 1857 et 1862 que les masures du côté Saône ont été démolies lors de l’aménagement du quai.


Savez-vous ce que l’on découvre sur ce plan de 1746 des archives de Lyon ? 
Parmi les noms des propriétaires, on peut lire : M. Goutelle.
Quelle magnifique preuve de leur existence à cet endroit !


Bibliographie :

2018-11-21

R_Rue Grenette


La rue de la Grenette doit son nom à la halle aux blés. Ce bâtiment demeure à l’angle sud-est de la rue Grenette et de la rue de Brest. En face, à l’angle nord-ouest, se tient l’immeuble au n° 5 rue Grenette.


Nos ancêtres habitaient 6 rue Basse Grenette, en 1853. La maison fut démolie, lors des grands travaux d’urbanisme du Second Empire. La voie a été élargie du côté de la Saône et prolongée jusqu’au Rhône.

En septembre 1859, Jean Pierre Chartron et son fils Casimir (sosas 88 et 44) achetèrent l’emplacement. Ils firent reconstruire un bel immeuble qui fut achevé l’année suivante.

Les actes d’état civil nous renseignent sur les dates où la famille de Casimir habitait à cette adresse.
Dans la décennie 1860-1870, Émilie a donné naissance à sept de ses dix enfants. Elle fut la seconde épouse, après le décès de Thérèse (voir billet précédent ) dont elle a élevé les deux fils aînés, Joseph (sosa 22) et Louis. Émilie n’est pas notre ancêtre, mais je tiens à lui rendre hommage, car elle a été une mère et une grand-mère attentionnée pour la descendance de Thérèse.

20 octobre 1860, naissance d’Anne Marie
10 décembre 1861, naissance de Marie Élise, qui décède le 2 mars 1852
3 janvier 1863, naissance de Marie Andrée " Elise "
28 juillet 1864, naissance de  "Charles" Marie Jacques qui meurt le même jour.
6 décembre 1866, naissance de "Julie" Marie Camille
6 juin 1868, naissance de "Jeanne" Marguerite Marie qui décède l’année suivante
6 avril 1870, naissance de "Berthe" Marie Louise
Trois filles naissent ensuite à Poncin (Ain).
Leurs prénoms montrent une combinaison de prénoms familiaux, on risque vraiment de les confondre. J’ai eu bien des difficultés à mettre de l’ordre dans les actes, les portraits, et la correspondance de ces tantes à la mode de Bourgogne.


Prenons le temps de nous arrêter, au milieu de la circulation des véhicules et des piétons pressés, levons les yeux pour admirer l'immeuble. Il s’élève sur quatre étages, avec des combles sous les toits.


La façade principale comporte sept fenêtres par étage. Au-dessus de la porte, la travée centrale empile des fenêtres décorées de guirlandes, de boutons de fleurs et de fruits, de mascarons sculptés dans le calcaire. Les balcons et lambrequins de fenêtres en ferronnerie ouvragée soulignent les étages.


La façade de la rue de Brest paraît étroite, avec ses trois fenêtres enserrées dans les linteaux et les pilastres en pierre de taille.


Au rez-de-chaussée se trouvent les boutiques. Le père et le fils étaient négociants en toile ; à l’époque de Jean Pierre, on disait marchand-rouennier, puis marchand de tissus en gros.

Sources :
Façades Lyonnaises, Nicolas  Jacquet, Ed. Les beaux jours, 2008
Patrimoine de Rhône Alpes 

2018-11-20

Q_ sur le Quai, Elisa et les sœurs


Sur le quai de Saône, certaines maisons sont fort anciennes. C’est un plaisir de les admirer, un plaisir mêlé de tristesse, car il en est une qui m’évoque Élisa. 


Une jeune fille a vécu dans cet immeuble, au numéro 83 du quai Pierre Scize. Je pense à elle et à ses sœurs, car je passe souvent sur ce quai.


Élisa c’est Marie Antoinette Élisabeth. Elle avait 27 ans. Elle était « Religieuse en la communauté des sœurs St-Vincent de Paul ». Les filles de la Charité aident les pauvres, elles soignent les malades, elles s’occupent d’enseignement.
Élisa est morte le dernier jour de l’année 1864, à six heures du soir.

Sœurs de la Charité
 https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Armand_Gautier_Nuns.gif

Sa sœur Victoire Julie était une religieuse visitandine, elle est décédée à l’âge de 25 ans, en 1871.

Dans la famille Mital, on meurt jeune.

Lorsque j’ai commencé à écrire cet article, je connaissais quatre enfants de cette fratrie.
Mes recherches pour préciser la vie de cette famille m’ont fait découvrir que neuf enfants sont nés et décédés dans leurs jeunes années. (Je vous propose de les rencontrer dans leur maison rue des Petites-Gloriettes.)
Seul Jérôme, leur frère a vécu longtemps, puisqu’il a atteint l’âge de 78 ans. Heureusement, car Jérôme est un oncle important, il s'est montré très présent pour les fils de sa soeur Thérèse.
Thérèse Mital, morte à vingt-trois ans, a eu le temps de se marier et de donner naissance à trois enfants. C’est notre ancêtre (sosa 45).

Zélia, dont j’ai étudié la correspondance, nous apprend les causes de cette fragilité que l'on retrouve dans les générations suivantes :
« Le petit Jean Casimir souffre de maladie de poitrine qu’il tient de son père et sa grand-mère Thérèse qui en est morte. »
En effet Joseph, notre trisaïeul (sosa 22), fils de Thérèse et père de Jean Casimir, n'a pas vécu très longtemps, c'est regrettable, car Zélia affirme qu'il passe pour être un homme bon.

Si vous voulez visiter la maison de la famille d’Élisa, voici l'adresse : 

2018-11-19

P_Pierre Vincent et la Porte Chenevière


Je vais vous présenter le père de Claudine Vincent (sosa 21789) dont la descendance est bien connue. J’ai longtemps cherché ses traces, il ne figure dans aucun des nombreux arbres généalogiques publiés avant le mien.
Je peux assurer que Pierre Vincent, bourgeois de Lyon, est bien le père de Claudine Vincent.
Je ne trouve pas leurs actes de naissance ni de décès. J’ignore le nom de la mère de Claudine, et si elle avait des frères.
Vous pensez bien que j’ai cherché autant que j’ai pu. Le seul espoir serait de lire le contrat de mariage de Claud[in]e Vincent avec Claude Bullion en 1544, si je connaissais le nom du notaire (à Lyon ?)  
Le blason des Bullion, « trois fasces ondées, surmontées d’un lion naissant est écartelé de Vincent, qui est d'argent à la bande de gueules, accompagnée de six coquilles du même, mises en orle. »
Voilà qui me donnerait envie de m’intéresser à l’héraldique.



Pierre Vincent
Pierre Vincent, bourgeois de Lyon, vivait au milieu du XVIe siècle.
Cet homme possédait probablement des bateaux pour transporter ses marchandises sur la Saône. D'ailleurs, il a marié sa fille Claudine à Claude Bullion, marchand par eaux habitant Mâcon.
En 1529-1530, dans les comptes de la ville de Lyon, on trouve Pierre Vincent, marchand fournissant du blé.
« Approvisionnement achat de blé fait par la ville à Pierre Vincent, marchand de Lyon. »



Ses bateaux devaient remonter la Saône, tirés par les chevaux sur des chemins de halage, jusqu’à Chalon-sur-Saône.
En août 1546, on le voit justement à Chalon où il achète, pour 1600 livres tournois, la charge de récolter le droit de bichenage de tout grain. Ce droit s’appelle couponage et cartenage  à Lyon, il est perçu sur les marchands qui vendent le blé à la Grenette. Le bâtiment de la halle aux grains demeure encore visible rue des Cordeliers à Lyon, Pierre Vincent devait fréquenter ce marché.

On peut même savoir où se trouvait la maison de Pierre Vincent.  
Puisqu’en 1552-1553, la ville de Lyon comptabilise des «  fraiz faict pour avoyr faict abattre et desmollir la masse de pierre que Pierre Vincent, marchant de ladicte ville auroit avancé sur la rivière Saône, bastissant sa maison joignant la porte Chanavier, laquelle estoit fort préjudiciable au cours de la rivière et dangereuse pour les basteaulx y trafiquans durant le cours d’icelle, aussy pour faire ung port au lieu de ladicte maison »


Lyon 1550 _Gallica ark:/12148/btv1b53102528g

La porte Chenavyère se trouvait alors à peu près à la place située entre le port de la Feuillée et la boucherie des Terreaux. Au début du XVIe, un pont-levis avec deux grilles fermait le « Portail Chenevier »


En 1560 -1561
La place près de la porte Chenevière a été donnée à pension (en location), à Pierre Vincent pour installer un port. Ce qui était sûrement pratique pour amarrer ses propres bateaux.

En 1564
Son gendre, Claude Bullion, gère la succession en tant que « mary de Claudine Vincent, fille et héritière de feu Pierre Vincent. » Claudine semble être la seule survivante de son père.
Cet habile financier tenait des rentes sur la gabelle. Il apparaît assez fortuné pour prêter de l’argent à la ville de Lyon, ce qui lui assurait une  « Rente payée par la ville à Pierre Vincent » .

Pierre Vincent est seigneur de Chamelet, en effet, le 12 janvier 1552, il a acheté la châtellenie vendue par le prince qui avait des dettes. Le 19 janvier 1561, il accepta ensuite de céder à l’amiable ce domaine à Charles IX. Il en a donc été propriétaire durant neuf années.

Pierre Vincent semble être protestant puisque sa fille est connue pour pratiquer la religion huguenote  calviniste. Elle a vécu en Suisse, car elle a déposé trois testaments chez un notaire de Genève.

On pourrait supposer (sans l'affirmer) que les Vincent appartiennent à la même famille qu’Anthoine Vincent, fils de Simon Vincent, imprimeur, libraire, de religion calviniste. Antoine Vincent, bourgeois de Lyon a été un consul de cette ville contemporain de Pierre Vincent. Il participa activement au développement de l'Église réformée de Lyon. Il émigra à Genève, ce qui montre encore un point commun avec Demoiselle Claudine Vincent.

Les descendants de Pierre Vincent, par sa fille Claudine, sont nombreux. Une partie est devenue catholique ; l’ambition et l’attrait de la noblesse les conduisirent à se rapprocher du pouvoir royal. Certains ont occupé de hautes fonctions où ils se sont enrichis sans vergogne. Effectivement, l'un d'eux, Claude de Bullion, ne fait pas honneur à la famille.

Pierre Vincent (sosa 43578) se place comme le plus ancien ancêtre lyonnais d’une branche bourguignonne. 


Bibliographie 
Annales de l’Académie de Mâcon, 1892
Indicateur héraldique et généalogique du Mâconnais, Adrien Arcelin, 1865
Yves Krumenacker, dir. Lyon 1562 capitale protestante, Editions Olivétan, 2009
Archives de Lyon, voir plan 1575
Inventaire des archives communales de Lyon vol 3

2018-11-18

M_Montée de la Grande Côte


Elle est raide, la Montée de la Grand’Côte. Les chevaux peinent à tirer leur charrette. Cette artère mythique qui fut une voie romaine vers la Germanie, grimpe sur les Pentes de la Croix-Rousse.


La Grande-Côte St-Sébastien traverse « la colline qui travaille » au milieu du fourmillement d’ateliers de ceux que l’on n’appelle pas encore les Canuts.
Les ouvriers, les affaneurs, (portefaix) et les négociants trafiquent, transportant les fils et les draps de soie.

La Montée de la Grande-Côte en 1900 -Sylvestre _ BML_ PO546 SA 06-10 

La veuve Sauzion, c’est le poids de sa tristesse qui ralentit ses jambes. Au début de ce mois de mai 1764, les Pénitents de la Croix, entourant son fils Sébastien, ont transporté le corps de son défunt mari.
Benoîte Madinier (sosa 707) et Laurent Sauzion (sosa 706) sont mariés depuis 35 ans. Dans le précédent article du #RDVAncestral, j’avais rencontré notre ancêtre Laurent Sauzion en 1757. Il paraissait encore très actif.
Benoite et son fils Sébastien Sauzion travaillaient pour honorer les commandes alors que Laurent était en train de succomber à la maladie qui vient de l’emporter. Dans la pièce où la veuve fait entrer les huissiers « ne s’y est trouvé que des soyes et dorures appartenant aux différents marchands pour lesquels ladite veuve et fils Sébastien travaillent actuellement »


Il faut acquitter les factures et encaisser l’argent qui est dû. Pour ce logement et la boutique, le loyer s'élevait à 180 livres. Comme on l’a vu pour les bourgeois de Lyon, le sieur Sauzion était locataire de son logis et atelier et propriétaire de plusieurs appartements qu’il louait.

Montée de la Grande-Côte

Les vingt-deux pages de son inventaire après décès décrivent « les meubles et effets, ustensiles, titres et papiers par lui delaissés » Nous nous sommes rendus " au premier estage de leur maison. Dans une chambre fut trouvé : deux chenets, un vieux tournebroche, deux chandeliers en cuivre…"
À ce moment, arrivent les deux maîtres-guimpiers requis pour l’estimation de tous les ustensiles de l'atelier du maître-tireur-escacheur et fileur d’or et d’argent. « Nous nous sommes transportés dans la boutique prenant son entrée par une porte aboutissant à la chambre ». Et là, on découvre trois « moulins montés de ses deux roues à écacher l’or et l’argent » «  4 rouets garnis de bobines…»

rouet à dévider avec ses bobines

Descendons dans une cave pour constater que François et sa famille ont bu tout le vin, puisque ne restent que « deux tonneaux vuides et des bouteilles vides » .


Si j’avais le temps d’étudier les 23 pages de l’inventaire après décès, je pourrais essayer de tracer le plan de leur habitation sise montée de la Grande-Côte.

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