2018-02-21

Il fait si froid en 1917-1918 …


Il fait froid, il fait tellement froid durant ces années 1917-1918.


Ces terribles hivers font souffrir les soldats, mais aussi leurs familles. En plus de la guerre tout devient compliqué pour les femmes qui doivent gérer la vie quotidienne.

Marie décrit la situation en février 1917 qui fut un mois glacial à Lyon.
« La Saône est complètement gelée jusqu’à l’Île-Barbe  » (3/02)


La Saône gelée (au XXIe siècle )

Les dégâts du froid apparaissent jusque dans les maisons : point d’eau qui coule, point de gaz, les conduits ayant été gelés. (7/02/1917)
« Bien des gens sont morts de froid dans des logis non chauffés, des familles sont restées des jours entiers au lit pour ne pas souffrir du manque de feu. » (13/02/1917)
« Des waggons (sic) de pommes de terre ont gelé, on les vend 12 sous le kg» (15/02/1917)

Marie a découpé cet article du journal, elle va le glisser dans une lettre adressée à André.

1917, février

Dès le 30 novembre 1917, la jeune femme devient prévoyante, afin de ne pas renouveler l’expérience qui fut compliquée l’hiver précédent, par crainte de manquer de charbon, elle a saisi l’occasion de faire l’achat d’un poële (sic) à bois auprès d’une voisine.

« Bellecour est enseveli sous la neige. » (21/12/1917) Le premier jour de l’hiver annonce une saison aussi rigoureuse que l’an dernier.
Jeannet comme beaucoup d’enfants « a les doigts de pieds plein d’engelures. » « On en voit de son âge qui pleurent à sanglots à Bellecour et que leurs mères sont obligées de rentrer précipitamment »

Le 29 décembre, le thermomètre marque « 14° au-dessous »

« Ce froid épouvantable fait qu’on ne trouve plus rien mais rien à acheter, plus de marché et plus de légumes par conséquent. Le laitier ne vient plus et le peu de lait qu’on vous donne par là est gelé »

Les ravages du froid continuent sans faire de trêve, le 31 décembre, on ne trouve plus de pain « ils disent qu’ils n’ont pas assez de farine pour en donner davantage »
« Les gens sont malades de froid, d’engelure »


Le 13/01/1918, Marie donne des nouvelles d’Élisabeth qui est la sœur d’André.
Leur maison au Point-du Jour est glaciale. Élisabeth « raconte des choses inouïes, mais qui sont vraies malheureusement, la glace qui pend le long de leurs tapisseries, à l’intérieur de leur chambres dans lesquelles ils couchent à 3° au dessous : leur manque complet de pétrole qui les oblige à se coucher avec leur dernière bouchée sous peine de voir la lampe s’éteindre et d’être plongés dans l’obscurité. »

Marie sait qu’elle n’est pas la plus à plaindre parmi ceux qui souffrent à Lyon. 
Heureusement que son bébé est attendu pour le printemps, car comment faire avec un nouveau-né en cet hiver terrible.

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5 commentaires:

  1. Quelle terrible période ! On imagine à quel point ils ont dû souffrir du froid et de la faim.

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  2. Les courriers que tu as sont une mine d'informations exceptionnelles. Même si ce ne sont que des "détails", elles permettent de donner de la teneur à la vie de nos aïeux. Merci de le retranscrire si bien dans tes articles!

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  3. Oui, comme on les plaint ces pauvres gens qui affrontent un hiver aussi rigoureux et encore, Marie a un toit ! On n'ose imaginer le sort de ceux qui dorment dans les rues. De nos jours, on essaie tant bien que mal de mettre en place des structures d'accueil mais en temps de guerre...
    Marie
    PS : J'ai renoncé à me "battre" avec Blogger, la Petite Poule noire je suis et resterai ;)

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    1. Garde donc ton joli pseudo et on va laisser blogger bugguer...

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  4. Les récits de Marie sont un témoignage de ce que vivaient les gens autour d'elle. Heureusement elle avait les moyens de se débrouiller et l'absence de son époux lui a donné une grande maturité, elle était si jeune.

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