2015-12-08

Autour de Constance

Constance et Urbain au temps de la Grande Guerre


Constance est ma grand-mère, (sœur de Lucie).
Elle a épousé Urbain Fauriat, elle habite  dans la maison de la famille Fauriat à Gambonnet.

Urbain Fauriat
Le 5 août 1914,
c’est leur troisième anniversaire de mariage. Gaston a deux ans et Régis est né le jour d'hier. 

Ce devrait être le bonheur mais voilà que la guerre vient d’être déclarée, les hommes sont mobilisés. La plupart des frères, des cousins, des voisins commencent à rejoindre Le Puy ou Privas.

Urbain est mobilisé en août 1914, mais il semble qu’il jouisse d’un sursis, il est affecté au 101e Régiment d’infanterie à compter du 29 janvier 1915.
Le 8 juin 1917, il passe au 129e RI. Il se trouve alors en Lorraine dans le secteur d’Azerailles, sur la Meurthe. 

Gazé, il rentre chez lui souffrant d’emphysème pulmonaire. Le faire-part, écrit par sa famille, précise « après trois ans de terribles souffrances contractées en luttant pendant cinq ans pour la sauvegarde de la Patrie. »
Urbain meurt le 27 décembre 1921. Ses trois enfants seront pupilles de la nation.


Mariette Fauriat, la sœur aînée d'Urbain, est mariée depuis vingt mois avec François Brolles qui a dix ans de moins qu’elle. Ce jeune homme, blond aux yeux bleus vient d’avoir trente ans.
Il a fait son service militaire dans la cavalerie, il était maréchal-ferrand.

En août 1914, il rejoint le 86e régiment d'infanterie au Puy.
Le 23 décembre, François meurt de maladie, à l’hôpital militaire de Nancy.
Marie que l’on appelle la veuve Brolles, reçoit une pension de 375 frs.

Jean Fauriat, le frère cadet d’Urbain, est arrivé le 4 août 1914 au 28e bataillon de chasseurs à pieds.
Tué à l’ennemi le 9 avril 1916 au Vieux Thann, à la cote 425, en Haute-Alsace. Il est inhumé dans la nécropole de Steinbach. Mort pour la France, Jean avait 31 ans.

Urbain et ses frères ne sont pas revenus habiter leur maison qui est une ruine telle que vous la voyez ici.




Une série au temps de la Grande Guerre en Vivarais Velay :

2015-11-30

Autour de Lucie

 A Rochepaule, 

Régis Duchamp et ses frères au temps de la Grande Guerre



archives familiales
Régis Duchamp
Archives familiales
Lucie Mounier












  • Régis Léon Saturnin, né en 1883

Régis avait 23 ans lorsqu'il épousa Lucie, la sœur cadette de ma grand-mère. 
Ce jour là,  le 10 avril 1907, son père qui était le maire de Rochepaule, a marié deux des ses enfants, Maria et Régis.

Lucie Mounier avait 25 ans. Comme on le voit sur ce médaillon double-face, elle était réputée très jolie, malgré des marques de petite vérole.




Lors de son service militaire, Régis fut chasseur à pied, il passa caporal et fut renvoyé chez lui grâce à la présence de son frère aîné sous le drapeau.
La Grande Guerre l’a rappelé, le 5 août 1914, au 24e bataillon de chasseurs. Il fut blessé, le 20 avril 1917, aux tranchées face au plateau de Craonne, une pointe de hernie droite causée par un éboulement dû a un éclatement d’obus.
Le 23 octobre 1917, lors de la bataille de la Malmaison, à l'ouest du Chemin des Dames, dans le secteur du Panthéon, sa troupe a mérité cette citation : « Se sont jetés à l’assaut de la position ennemie avec un entrain admirable et ont été blessés au moment où ils abordaient la tranchée allemande. »

Régis gardera des séquelles d’une plaie cervicale, depuis ce jour-là, une raideur du cou avec immobilisation de la tête par arthrite cervicale et contracture musculaire. Ce qui lui vaudra, pour invalidité de 20%, une pension de 608 frs.

  • Jean Joseph Pierre, né en 1881
L’aîné de la famille était étudiant ecclésiastique lorsqu’il fut exempté du service militaire en 1902 en raison de bronchite chronique, mais il fut bon pour partir en 1914 à la campagne d’Allemagne. Il a été infirmier. Aux armées d’Orient depuis le 4 juillet 1916, il fut évacué pour anémie, paludisme et troubles digestifs, le 2 septembre 1917. Il est passé dans plusieurs régiments d’artillerie lourde en 1918 . 
La pension d’invalidité lui a été refusée malgré des séquelles de paludisme.
Il a été curé à Rochepaule et à Boucieu-le-Roi, en Ardèche.

  • Jean Henri Alphonse, né en 1893, est MPLF
Il était étudiant notaire. Lors du service militaire, en 1913, il fut classé dans le service auxiliaire car son acuité visuelle était  insuffisante.
En 1914, il partit avec le 112e RI, il est incorporé au 3e RI le 25 mars 1915 il participa à la bataille de Vauquois, il est mort des suites de blessures le 27 mars à la Thubrie, Rarécourt dans la Meuse. Alphonse avait 21 ans.

  • François Flouret, l’époux de Maria Duchamp
Comme ses beaux-frères, il est lui aussi « parti aux armes » en août 1914. Il a servi au 15e escadron du train.

Une série au temps de la Grande Guerre en Vivarais Velay :

2015-11-29

Ils étaient 5 frères partis à la Grande Guerre

Ils étaient cinq frères dans la famille Mounier, cousins germains de ma grand-mère Constance
Leurs parents, Félicien et Victoire, ont eu dix enfants qui sont nés à Rochepaule en Ardèche, dans ces maisons du hameau de Reynaud.




Deux d'entre eux sont Morts pour la France :

Régis Sylvain, 1m 66. Cheveux, yeux et sourcils, châtains, visage ovale. 
En octobre 1900, il a tiré le n°58 et il a fait son service militaire du 19 novembre 1900 au 21 octobre 1903, dans la section des commis et ouvriers militaires. Il est allé en Campagne en Tunisie au 4e colonial. On lui a accordé un certificat de bonne conduite. Ensuite en 1906 et en 1908, il a effectué deux périodes d‘exercices au 4eRI.


En 1912, il travaillait comme domestique au château de la forêt de Saou, près de Montélimar. La villa Tibur est cette grande maison aux murs roses. 

Le 3 août1914, Régis partit à la Grande Guerre avec le matricule 1398, pour servir comme soldat au 119 RI. Il passa au 109 RI le 25 septembre 1914; puis au 142 RI, le 6 octobre 1914. 
Il faut dire que les hommes tombaient sur le front, il fallait les remplacer et restructurer les régiments.


Régis est tué à l’ennemi le 23 août 1916. Mort pour la France
au secteur de Fleury Thiaumont dans la Meuse, il participait à la bataille de Verdun avec le 342 régiment d’infanterie. Voici sa tombe, numéro 10116, dans la nécropole nationale de Douaumont.



Joseph Henri,  1m 59. Cheveux, yeux châtains, nez rectiligne, visage large. 
Il est déclaré bon pour le service, malgré une faiblesse sans tare organique. 
C’est le benjamin de la famille, il a été appelé le 1 février 1916, avec le matricule 345, pour servir comme soldat au 11e régiment d’infanterie.
Le 18 mars 1816, il est proposé pour réforme à cause d’une maladie contractée en service, une bronchite suspecte. Il est renvoyé dans ses foyers en congé illimité.  
Joseph est mort le 24 février 1917 dans la ferme où habitaient ses parents à Rochepaule. Il n’avait pas 22 ans. (Mort pour la France)


Les autres fils de la famille Mounier

Jean Saturnin, né en 1882
C’est celui des gars qui est allé à l’école primaire le plus longtemps, Degré d’instruction 3. Il avait les yeux bleus, il fut ajourné à cause de sa myopie en 1903. Mais ce n’était pas une raison pour ne pas participer à la Grande Guerre, il fut maintenu au service du 15e escadron du train à Lyon du 16/05/1915 au 21/08/1918. 

Gustave Jérémie né en 1889
Soldat 2ème classe, parti le 3 août 1914, avec le 61e RI, jusqu'en janvier 1917.
Il est allé surle Front d' Orient le 28 janvier, il fut  rapatrié le 27 mars 1917. Classé inapte et détaché.

Xavier Frédéric Rémi, né en 1891 
Soldat de 1ère classe au 61e RI, puis au 75 RI., puis au 55 RI, puis au 43 BC, et 12e tirailleurs sénégalais infanterie coloniale
Il fut blessé plusieurs fois : au dos par éclat d’obus le 12 août 1914, blessé à la main gauche le 16 mars 1916 à Thiaumont.  Parmi ses permissions, trois jours de congé accordés pour le décès de son frère en mars 1917 ont dû être fort tristes. Finalement il fut évacué, malade en 1918. Le compte-rendu médical précise : Invalidité à 10% pour ankylose 1ère et 2ème phalange de l’index gauche. 2e cicatrice verticale sur les cotes. 
« Agent de liaison d’un grand courage au cours des combats du 17 août au 14 mars 1917 a réussi à plusieurs reprises à assurer la liaison avec des tranchée d’avant-garde, isolées sous un violent tir de barrage. »
Il a été récompensé par la Croix de guerre.

Et les beaux-frères, les cousins…

2015-11-19

#1J1P _ On n’en finit pas de les ajouter à nos arbres, tous ces cousins morts lors de la Grande Guerre

Suite de l'article précédent qui se passe aux AM de Marseille.

A Marseille, je répertoriais des vivants, enfin je m'occupais de ceux qui ont vécu au siècle dernier et qui sont morts maintenant. Ce n’est pas des jeunes gens tombés à la guerre, que je cherchais. Je pensais avoir fini de recenser nos proches cousins parmi les soldats, j’imaginais que les autres avaient été épargnés.
Mais on n’en finit pas de les ajouter à nos arbres, tous ces cousins morts lors de la Grande Guerre de 1914-18.

Voici mes poilus de Marseille que j'ai indexés sur le site Mémoire des Hommes, pour #1J1PUn Jour Un Poilu :

François Angelvin est né à Marseille le 3 août 1880.  Il était célibataire, il allait avoir 36 ans lorsqu’il est mort le 4 juillet 1916, tué à l’ennemi lors de la bataille de Verdun, dans le bois d’Avocourt à Esnes-sur-Argonne. Il était sergent au 373e Régiment d’ Infanterie.
Son grand-père, Louis, est le frère de Pierre Théodore (sosa 52).
Mais François n’est pas la seul « Mort pour la France », en lisant mieux les actes que j’ai trouvés aux AM de Marseille, j’ai la triste surprise d’en découvrir d’autres.
Martial, le cousin de François, a épousé la veuve d’Albert Bathélemy Payan, mort pour la France sur le Front d’Orient, à Salonique, le 29 août1916.
Il y a encore Mayeul Angelvin de Valensole qui n’est pas (encore) rattaché à notre arbre.

Ces hommes jeunes, tombés entre 1914 et 1918, s’inscrivent parmi les feuilles inconnues de mes arbres. Qui s’en souvient aujourd’hui ?

Aux Archives municipales de Marseille

Aux Archives municipales de Marseille, le personnel est très accueillant et la recherche est vraiment facile, sur le serveur interne il suffit d’écrire le patronyme et la liste des actes d’état-civil s’affiche. Cela concerne les actes postérieurs à 1904 qui ne sont pas en ligne sur le site des AD13.

Angelvin, est un nom répandu parmi les familles de Valensole qui sont allés travailler à Marseille à la fin du XIXe.

Lorsqu’il s’est installé comme boulanger à Marseille, Albert, mon arrière grand-père (sosa 26) a retrouvé et peut-être fait la connaissance de ses cousins de Valensole. Je pensais que les distances avaient été prises avec la famille car cela faisait 33 ans que son père avait épousé Eléonore et ne vivait plus à Valensole.

J’avais vu que les témoins de son mariage en 1888 s’appelaient Angelvin, mais n’ayant pas connaissance des descendants je ne savais pas s’ils étaient parents. J’aurais dû m’en douter mais je n’avais pas les moyens de vérifier.

Et voilà qu’apparaissent les descendants de Louis frère de Pierre, de beaux prénoms familiaux à ajouter à cet arbre : Marius, Anselme Clément, et leurs enfants : Marie, Martial et François.

2015-10-31

Allons aux archives…

Même si on est loin d’épuiser la richesse des archives en ligne, il faut se rendre aux archives lorsque l'on a la possibilité de se déplacer.
Mon arbre marseillais, je vous l’ai présenté tel que je le connaissais au printemps 2015 (Where in Marseille). Ce mois-ci, ayant le projet de passer une semaine à Marseille, j’ai préparé à l’aide des données en ligne la liste des points à chercher. En quelques jours, mon arbre s’est agrandi de plusieurs branches. Cette forêt-là comportait 425 personnes en juin, 510 début octobre et 557 au retour des archives.
Voilà le travail :
  • Une découverte époustouflante sur les Deleurye que je raconterai plus tard. C’était une branche qui bloquait sérieusement. Je suis encore toute éberluée de ce que j’ai trouvé.
  • Un cousinage avec … Sacrés Ancêtres qui me plait beaucoup.
  • Des forêts d’arbres qui s’étendent dans les Bouches-du-Rhône autour de Marseille.


Mes recherches ont porté sur des contrats de mariage recueillis aux Archives Départementales_ AD13. 

Je vais maintenant prendre le temps de lire les documents des XVIII et XVIIe siècles que j’ai collectés.






Aux Archives Municipales de Marseille, il est facile de consulter l’état-civil du XXe. J'ai ainsi pu comprendre les relations dans la famille de mes arrières grands-parents en lisant des actes concernant des oncles dont la trace avait été effacée. J’ai  aussi retrouvé des cousins qui ont consolidé des réseaux de solidarité puisqu’ils se retrouvent émigrés à Marseille, témoins d’actes à la fin du XIXe.


Cette semaine là, pour un peu,  il ne me restait plus le temps d’aller sur le Vieux Port pour voir la mer.


2015-10-26

Jean Baptiste Rebufel et Jean Baptiste Marquet étaient amis, on peut le supposer

Saint-Tropez en 1815


La scène se passe dans le cimetière (ancien) derrière l’église, sur la place de l’ormeau.

Appolonie Marquet se trouve avec ses filles jumelles, Victoire et Marianne. Les fillettes, âgées de dix ans, pressent leur mère de questions sur ses ancêtres.

  •        C’est vrai que tes grand-pères avaient les mêmes prénoms ?
 Je n’ai pas connu Jean Baptiste Marquet qui est mort très longtemps avant ma naissance.
Les Marquet sont de Saint-Tropez où les parents de Jean Baptiste se sont mariés en 1676.

Mon grand-père maternel, on l’appelait Jean Rebufel, mais il portait les deux prénoms Jean Baptiste. Il venait de Séranon. 

 Dans les montagnes des Alpes-Maritimes, entre Grasse et Castellane, sur la route que notre empereur Napoléon a suivi au mois de mars de cette année.

La famille Rebuffel est une ancienne famille implantée à Séranon, depuis le Moyen-Age. Le vieux village était perché sur la crête au sommet du Baou Roux puis les habitants se sont installés dans la plaine où ils ont fondé des hameaux.
La famille David, habite Val de Roure « la vallée des chênes » depuis plusieurs siècles. Nos ancêtres étaient laboureurs, ils cultivaient le blé qui poussait bien sur les terrains de l’adret. L’hiver est rude dans la montagne qui se blanchit de neige. Mon aïeul Jean Baptiste a préféré tenter sa chance et s’installer à Saint-Tropez.

Jeanne Davite et Philippe Rebufel sont mes arrières-grand-parents, précise Appolonie.
En arrivant à Saint-Tropez, Rebuffel a perdu un f, Davide s’est transformée en Davite sur les registres d’état civil.
Jean Rebufel a épousé Thérèse Féraud (fille de Jacques Féraud dit La Liberté) en 1722. Regarde leur contrat de mariage. Personne ne savait écrire et l’erreur n’a pas été rectifiée.

La mère de Thérèse, Louise Meifrette, a donné en dot une partie de maison située au quartier de Cavaillon. Il y  avait encore une vigne que Jean a cultivée, elle est sise au quartier Saint-Joseph.


Mes deux grand-pères, Jean Baptiste Rebufel et Jean Baptiste Marquet étaient amis et voisins.




        
  •   Étaient-ils marins comme notre père et tous nos oncles ? 
 Mes ancêtres n’avaient pas une vie de marins comme ceux de ton père, ils étaient des hommes de la terre, travailleur, laboureur, voilà leur métier au début.
  • Comment sais-tu qu’ils étaient amis, nos deux Jean Baptiste ?
 En 1717, Marquet qui était veuf depuis dix ans, se remarie avec Marguerite Paule, de Vergons. Neuf mois et un jour après la noce, nait leur premier fils, Jean Baptiste. Marquet avait dit à Rebuffel qu’il souhaitait un garçon et que ce serait bien que celui-ci porte leur prénom. Rebuffel accepta d’être le parrain de ce bébé fragile.
« L’an mil sept cent dix sept et le dix du mois de novembre à deux heures après-midi, dans l’église parroissiale de Saint-Torpez, a été suplée les cérémonies du baptême par moi, prêtre soussigné, à Jean Baptiste Marquet, fils de Jean Baptiste travailleur, et de Marguerite Paule du lieu de Vergons, mariés, né le neuvième du courant à deux heures du matin, le parrain a été Jean Baptiste Rebufel de Séranon et la marraine Élisabeth Dalere qui n’ont sceu signer v  baptisé à la maison, à cause qu'il s'est trouvé en danger de mort, par Élisabeth sage-femme »
Saint-Tropez BMS, 1711-1727, registre 2 MI EC2924R1, p.120/290

Huit semaines plus tard, l’enfant mourait.
« L’an mil sept cent dix huit et le neuf du mois de janvier a été enterré dans le cimetière de cette paroisse Jean Baptiste Marquez fils de Jean Baptiste Marquez matelot et de Marguerite Paule baptisé dans cette église le dix du mois de novembre dernier, le père et les parents ont assisté à l’enterrement avec les prêtres de la paroisse… »
Saint-Tropez BMS, 1711-1727, registre 2 MI EC2924R1, p.122/290

 A cette époque là, mon grand-père Marquet était matelot depuis moins de deux mois. Il était content d’avoir obtenu ce travail. Il pensait que plutôt que de rester travailleur, ce qui est certes honorable, il aimait mieux partir en mer sur ces tartanes qui font rêver tout le monde à Saint-Tropez. Le salaire serait meilleur si le patron était prospère.

Deux ans après est née ma tante Marguerite Rose, puis Jean Joseph mon père. Il n’a guère eu le temps de connaitre sa maman qui est morte de maladie en 1723, alors qu’il avait un peu plus de 19 mois.
Jean Baptiste Marquet se trouva veuf pour la deuxième fois.

Mon père n’avait pas neuf ans lorsque son père est mort.

 Les deux amis, Jean Baptiste, ont dû se faire la promesse de marier leurs enfants, on pourrait le supposer. Qu'en pensez-vous ?

2015-10-08

Jacques Féraud dit la Liberté

Jacques Féraud était « travailleur de la terre ». Je ne sais presque rien de lui, seulement qu’il est mort le 29 avril 1708, à Saint-Tropez où il vivait avec Louise Meifrede. 
Mon sosa 286 me plait beaucoup à cause de son surnom : Jacques dit la Liberté, découvert dans cet acte.



Il a eu au moins quatre enfants : Jacques, né en 1697. Thérèse , née en 1701. Honoré, vivant en 1721. André, mort à l’âge de vingt mois, six mois après son père. Il semble que Jacques n’était pas vieux.


Libre, insoumis, travailleur, paysan, voici Jacques !

(en 100 mots)

2015-10-01

Faire briller les feuilles

Soignez un arbre, remontez une branche.
Prenez une feuille, ôtez la poussière, faites briller.

Regardez ce trésor sous toutes ses faces, variez les éclairages, 
laissez passer les saisons.

terra dei limoni


Des feuilles qui brillent, des ancêtres qui nous plaisent particulièrement, il s’en trouve dans toutes les forêts. Il suffit de s’intéresser à leur histoire.
Même le plus humble travailleur de la terre devient le héros d’un conte qui, sous la poussière, laisse deviner le vernis merveilleux de l’ancien temps.

Dans mes forêts, les arbres bruissent de toutes leurs feuilles. Certaines branches, (encore ne sont–elles apparues qu’au bout de plusieurs années de recherches), apparaissent vivement exposées à la lumière.
Le soleil, et même le roi-soleil, Louis XIV en personne, les frôle de ses rayons. Une branche fut à son service à Versailles et lors des batailles.
J’écrirai sur l’éventail des couleurs des familles qui montrent des profils variés lors de la Révolution française[1].

Beaucoup de feuilles plus humbles (du lat. humilis "bas près de la terre") révèlent leurs histoires lorsqu’on les sort de l’ombre. Même lorsque je ne sais que très peu de choses à leur sujet, il suffit que je me penche sur un acte, sur une date et un lieu, pour que n’importe laquelle de ces feuilles reprenne vie.

Il est important de se rapprocher de la région où notre arbre a poussé. Mes premiers repérages ont lieu sur un atlas ou sur les cartes Google Earth. Et aussitôt j'espère m'y rendre. Plusieurs voyages restent en projet ; mais sans attendre, je me promène, avec les ressources de mon imagination, dans l’espace et dans le temps de mes aïeux.

Même si c’est un pays pauvre sans attraits, une terre ingrate, que mes ancêtres ont quittée pour se nourrir mieux ailleurs, c’est un moment de grâce lorsque nous pouvons marcher sur leurs pas, voir les pierres de leurs demeures ou de celles que l’on suppose être des maisons voisines. L’histoire prend corps, nous pouvons entrer dans le paysage et respirer les parfums.

Le secret, c’est celui d’Aladin, frotter les feuilles pour le faire briller et parfois un génie nous apparaît. C’est la magie de la généalogie. On trouve des fruits dans nos arbres, des fruits merveilleux dont la saveur ne cesse de nous nourrir et de nous réjouir.


Vos feuilles brillent-elles ?


[1] voir les billets de mon ChallengeAZ en 2017 : Nos ancêtres pendant la révolution

2015-09-23

Sur les chemins de Toscane

Pienza (suite)


Un jour mes ancêtres sont partis sur les chemins de Toscane. On les a incités à quitter Pienza pour s’installer dans l’île du Giglio. La vie n’était-elle pas plaisante dans ce bourg de Pienza dont j’ai raconté, dans l’article précédent, l’histoire hors du commun  ?


Entre 1500 et 1600, cinq familles des miens ont vécu ce déplacement; et leurs descendants ont pris racine dans l’île.

Nous étions à Pienza, de nombreuses questions me venaient à l’esprit. Je me demandais comment les hommes voyageaient. Les villageois se rendaient-ils facilement dans la belle ville de Sienne ? La via Francigena traverse le Val d’Orcia, ils ont pu emprunter le chemin des pèlerins pour se rapprocher de la côte. 
Mais tout compte fait, la côte méditerranéenne n’était pas éloignée de plus de cent kilomètres, on parcourait cette route en quelques jours, pour ensuite s’embarquer pour Giglio. Nos ancêtres pouvaient probablement rendre visite à la famille restée à Pienza et donner envie à d’autres personnes d'émigrer.


Ambrogio Lorenzetti, Effets du bon gouvernement, Sienne

M. Aymard parle de l’attirance de la Méditerranée pour les habitants des montagnes. La main-d’œuvre nécessaire aux travaux des champs dans la Maremme Toscane est envoyée par des chefs qui passent contrat avec les propriétaires pour certains émigrants. « D’autres se mettent au service des États et des villes aux premiers, ils servent de soldats […] Aux seconds, ils fournissent toute une population de boutiquiers, d’artisans, de petits commerçants. » 
Je ne sais quels étaient les métiers de ces hommes qui ont repeuplé l’île du Giglio, je sais qu’avec leurs épouses ils ont élevé leurs enfants dont la descendance est innombrable. C'est une de mes forêts !

Bibliographie
Maurice Aymard, Migrations in La Méditerranée, Les hommes et l’héritage.  sous la direction de Fernand Braudel, Flammarion
Patrick Boucheron, Conjurer la peur, Sienne 1338-Essai sur la force politique des images, Seuil 2013 


Voir aussi :

2015-09-18

Pienza en Toscane


Une envie de suivre la route des crêtes siennoises (crete senesi), cette voie qui serpente à travers les collines d’argile où l’on s’arrête à tout bout de champ pour photographier les paysages de Toscane : les lignes de cyprès conduisant aux maisons, les champs de tournesols, les champs de blé, les champs moissonnés puis labourés dévoilant leurs entrailles, mottes de terre grise. Un émerveillement !

Nous étions passés dans le Val d’Orcia, San Olivetto… il y a six ans. Je ne me doutais pas, alors, que mes ancêtres vivaient dans cette belle Toscane. 

Je connais leurs noms de famille :

Aldi, Biondi, Cipriani, Miliani, Preziani. 

Nous avons fait un jour le voyage à Pienza pour nous imprégner de l’ambiance de leur lieu d’origine.


Et cette année, un détour pour revoir Pienza s’est imposé. 


Ce bourg perché sur une colline est le berceau de cinq familles de mes ancêtres qui habitaient là au Moyen-Age.


Fresques de la librairie Piccolomini 
à Sienne, par Pinturicchio,1505
Le départ pour le concile de Bâle.
C’est justement l’île de Giglio 
que l’on aperçoit au large.







Pienza doit son nom au pape Pie II. 
Cet homme,  un des  plus grands lettrés de son époque, poète, diplomate, voyagea beaucoup; il s’appelait  lui-même : « varia videndi cupidus »   « désireux de voir une quantité de choses. »
Il a réalisé son rêve de construire la cité idéale à Pienza où il est né en 1405. 

A cette époque, mes ancêtres vivaient dans ce bourg dont une grande partie appartenait à la famille Piccolomini; ils ont dû le connaître, le fréquenter.
 
« Un village peu connu, mais doté d’un air salubre, d’un excellent vin et de tout ce qu’il faut pour se nourrir.» écrit-il dans ses comentarii.

Lorsqu’Enea Silvio Piccolomini est devenu pape en 1458, il revient dans son village natal, qui se nommait alors Corsignano, pour construire sa résidence d’été. Touché par la misère des habitants ce brillant humaniste du Quattrocento crée une citée idéale « née d’une pensée d’amour et d’un rêve de beauté » (selon le poète Giovanni Pascoli). 
La construction Pienza par les artistes de la Renaissance commence en 1459. Pie II peut admirer le chef d’œuvre architectural : la place de la cathédrale et les palais sont édifiés en trois ans.

Pour une visite de Pienza, je vous propose ce lien : /http://www.borghiditoscana.net/fr/pienza-sienne/

Enea Piccolomini meurt en 1464. 
Il dote généreusement sa famille dont il veut renforcer
Pienza, via del Giglio

le pouvoir.
Un de ses neveux est Pie III, un autre, Andrea est le seigneur de l’île del Giglio. Ce qui explique que nos familles soient parties s’installer à Giglio au XVIe siècle.

Cette via del Giglio qui, lors de ma précédente visite, me paraissait une coïncidence, (ou peut-être la rue du lys) confirme ce lien entre ces lieux chers à mon histoire.



Sources :
La Libreria Piccolomini à Sienne in La Route des Fresques
Blog qui présente de nombreuses scènes qui témoignent de la vie en Toscane :

Le patronage architectural du pape Pie II Piccolomini :

Voir aussi :

2015-09-06

Giovanni Angelo MAI (di Napoli)

Nous roulons vers le nord, à droite le Vésuve domine longtemps, il est endormi mais il en impose.
Cette année, nous ne nous attarderons pas sur la côte amalfitaine, nous n’irons pas dans l’île de Procida ; c’est frustrant mais il faut rouler pour rentrer chez nous.



Au XVIe siècle l’Italie n’existait pas encore.
Mon ancêtre à la XIII génération,   Giovanni Angelo MAI est né dans le royaume de Naples en 1541.
Il a quitté son pays pour s’installer à Giglio. On lui connait trois fils : Giuliano (sosa 2084) né en 1566, Raffaello, et Girolamo recensé en 1570 à Giglio.
C’est mon ancêtre le plus méridional, dont je connais l’existence avec certitude. Il a certainement d’autres descendants dans le monde. Entre lui et moi : 1000 km, chacun de nous se tenant aux extrêmes de la géographie et du temps.


Je suppose que la famille MAI devait habiter dans un port du golfe de Naples. Quelle rencontre l’a décidé à partir pour l’île du Giglio ?
Les hommes étaient peut-être matelots, pêcheurs, pêcheurs de corail ; Giovanni Angelo avait envie d’un métier moins périlleux.
Quelle fut sa vie sous le Vésuve ? Ce volcan faisait-il partie de son paysage familier, lui a-t-il manqué ?

GioAngelo est une feuille de mon arbre qui a poussé sur les cendres du Vésuve.
Je suis heureuse de penser à cet ancêtre.

2015-09-03

"Etre le descendant de greffes multiples"

Le 31 mai 2015, aux Assises Internationales du Roman, (AIR à Lyon) nous avons assisté à la rencontre suivie de lecture avec Erri De Luca  .

Je viens de lire ce livre. 
Un nuage comme  tapis
Erri De Luca, 2015, Folio, n°5910

J'ai envie de citer un paragraphe du dernier chapitre qui parlera aux généalogistes.


« Pour un citoyen de la Méditerranée dont la généalogie se perd au détour de la courbe d’un arrière-grand-père, la conjectures est vraisemblable. Qui d’entre nous peut exclure le Phénicien, l’Arabe, le Normand, et surtout l’Hébreu, de l’enchevêtrement de ses ancêtres ? Un jour on trouvera le moyen de remonter les générations et de reconstituer le buisson des croisements qui nous ont précédés et, en grande partie déterminés. Être le descendant de greffes multiples sera alors un titre et la noblesse tiendra au fait d’avoir trouvé dans son propre cadastre ancestral le plus de souches, le plus de peaux, le plus de religions. »

Je suis la descendante de Méditerranéens, j’en prends conscience de plus en plus. Au cours des siècles, mes ancêtres sont remontés vers le nord. Pour ma part j’ai toujours vécu loin de la mer, ce n’est pas mon élément, mais cette Mare nostrum devient un espace où voyage mon imagination et dont je visite l'histoire. Le mythe familial d’un ancêtre marin en Méditerranée a fait son chemin, de surcroit en explorant cette branche, j’ai trouvé des centaines de traces méridionales.
Cette année l'actualité raconte l'arrivée de migrants qui fuient des pays devenus invivables pour eux ; beaucoup perdent leur vie dans notre mer Méditerranée. Faisons le vœu que la dernière phrase citée inspire les générations futures.

2015-08-15

Voyager dans le temps (5)

L'arbre phylogénétique du vivant (musée des Confluences)

Si vous avez parcouru les articles précédents, vous me direz qu’elle apparait vertigineuse cette remontée dans le temps.
L’homme est sur terre depuis des siècles, des millénaires.
Je reprends : nos ancêtres habitent notre planète depuis …
Nos ancêtres ? Cela nous interpelle, amis généalogistes, car notre travail c’est justement de les pister et de les trouver un à un.
Savez-vous que 230 générations nous séparent de l'Homme de Néanderthal ?



Il y a quelques jours nous avons visité nouveau musée des Confluences de Lyon.


 Le parcours muséographique dans la salle des origines nous invite à remonter le temps
depuis les hominidés de la Préhistoire jusqu’au Big Bang.



Les mythes de la création sont une réponse symbolique aux questions angoissantes sur l’origine du monde.
Il y a du vrai dans ces récits de déluge, de poissons, d'oiseaux, et de Terre-mère.

Oeufs de dinosaure - musée des Confluences

Les sciences de la terre nous apprennent que nous sommes de la poussière d’étoiles. Voilà le mot de la fin, ou plutôt du début de notre histoire.

fossile-musée des Confluences

Sources:

Je vous recommande de cliquer sur ce permalien suivant pour voir des représentations des "arbres du vivant" ; au delà de l'arbre généalogique.